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La pierre du souvenir breton

Stèle monumentale en mémoire des victimes des pratiques ethnocidaires en Bretagne

Et si la violence psychologique que nous avons subie dans l’histoire, en tant que breton, n’était pas encore conjurée et demeurait présente en nous, sous la forme d’un tabou inexprimable ? Il est des traumatismes qui durent et se transmettent aux générations futures, produisant parfois des comportements surprenants. L’absence de résilience politique des Bretons , après tout ce temps, en fait  partie. 

Pour offrir un avenir à leurs enfants, les Bretons ont été contraints de rejeter leur propre langue (breton et gallo) et culture. Ils ont eu le symbole pendu à leur cou, comme dans toutes les colonies françaises.  Ils ont participé à leur propre dévalorisation, donnant naissance à une identité négative, et culpabilisante. Encore aujourd’hui, ils ne s’autorisent pas à prendre le chemin de l’autonomie politique, comme si la violence subie demeurait encore présente en eux, intériorisée. 

Cette violence psychologique se transmet aux générations d’après. Nous sommes tous les enfants du sabot. On la retrouve encore, cette violence, dans cette politique linguistique dérisoire lorsque les autres grandes régions d’Europe sont en passe de sauver leur langue. On la retrouve encore dans ce mépris de l’éducation nationale et d’un grand nombre d’enseignants pour nos langues et notre culture.

Ils sont peu nombreux ceux qui l’évoquent et certainement pas l’école de la République. C’est pourquoi, il est temps de donner un visage à cette violence psychologique de type coloniale. 

Construisons une stèle monumentale en mémoire de toutes les victimes des pratiques ethnocidaires en Bretagne. Pour dire qu’il s’est produit quelque chose de terrifiant ici au nom d’une civilisation proclamée supérieure. Qu’il existe un coupable qui refuse encore de dire son nom – la République qui a dévoyé son essence- , que les victimes relèvent la tête et exigent une réparation légitime. 

Il n’est pas de violence dont on ne se libère. L’art transcende toutes les blessures, répare et réunit les hommes. Construisons ce lieu de mémoire où les Bretonnes et les Bretons, dépossédés pour la plupart de leur langue et de leur Histoire, viendront se recueillir et comprendre, au long des générations qui suivront. 

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C’est le pari que nous faisons. N’oublions jamais !

Koun Breizh 

photo en attente des maquettes de la stèle
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