Nos projets

Historial de la Bretagne

Un lieu de mémoire dédié à la conservation de nos trésors historiques et linguistiques.

Il manque un lieu majeur en Bretagne pour évoquer l’histoire populaire des Bretonnes et des Bretons à travers les siècles, mettre en valeur ce qu’ils ont de plus précieux, leur regard singulier sur le monde, leurs traditions populaires, leur culture et leurs langues. Les langues de Bretagne, le breton comme le gallo, ont une riche et très ancienne histoire.  De ce passé, il nous reste de nombreux écrits anciens qu’il faut à présent recueillir, rassembler et mettre en valeur. 

Il en va ainsi du fameux manuscrit de Leyde datant du IXème siècle, conservé à la bibliothèque de Leyde et qui serait l’un des plus anciens témoignages écrit de la langue bretonne.  Il conviendra d’en solliciter la restitution, ainsi que celle de tous les livres anciens comportant des gloses en langue bretonne qui sommeillent dans les fonds de la bibliothèque nationale de France et un peu partout en Europe. 

L’objectif de cet Historial est de rassembler et de mettre en lumière tous ces trésors historiques et linguistiques et de contribuer ainsi à la recherche universitaire sur ces ouvrages précieux. L’Historial de la Bretagne sera doté d’un fond lui permettant l’acquisition d’ouvrages dans nos langues ou ayant fortement marqué l’histoire de Bretagne. 

Dans plusieurs pages de son ouvrage « du dictionnaire du vieux-breton » Leon Fleuriot a listé les principaux manuscrits anciens contenant des gloses bretonnes mais il y en aurait bien d’autres. Il dénombre dans sa liste sommaire une quarantaine de vieux manuscrits. L’objectif sera de recenser l’intégralité de ces manuscrits, d’œuvrer à leur retour en Bretagne et à défaut, de les numériser dans un « Gallica breton » permettant de les rendre accessibles aux chercheurs. 

Selon Gwenole LE MEN, il y aurait 250 manuscrits de pièce de théâtre en langue bretonne à la bibliothèque nationale de France et qui ne resteraient pas ou peu accessibles au regard des chercheurs. 

Dans les fonds de la bibliothèque nationale, on relève notamment la présence des manuscrits suivants :

  • Un manuscrit du premier dictionnaire trilingue -breton, français, latin- rédigé en 1464 et  édité en 1499, sous la cote « Latin 7656 », dit le Catholicon et premier manuscrit trilingue en Occident 
  • La collection des mystères bretons réunies par LUZEL et contenant 53 volumes « N°12-24  et N°43-65 »
  • Manuscrit celtique « tragedi charlemagn ac an daouzec tard a frans »  « N°33 » datant de 1774
  • La collection des chants populaires formées par Mr De PENGUERN « N°89-100 » remise à la bibliothèque nationale en 1878. 
  • Le manuscrit de Vincent De Beauvais , manuscrit latin (N° 1294) contenant plusieurs lignes écrites en breton.
  • La collection de 27 volumes de mystères bretons remis à la bibliothèque de Rennes par Anatole Le BRAS 

Un accord sera souscrit avec la Bibliothèque nationale de France pour devenir pôle régional et exposer ces nombreux ouvrages concernant la Bretagne.

Des textes anciens révèlent encore que la langue gallèse fut employée à l’écrit dès le XIIème siècle comme « la chanson d’Aquin », parchemin découvert dans les ruines d’un monastère près de Saint malo, ou « le livre des manières » d’Estienne de Fougère. Il conviendra de les rassembler et de les mettre en valeurs. 

Un lieu de recherche historique en partenariat avec les universités

Des accords seront noués avec les universités bretonnes pour stimuler la recherche à partir de ces fonds. 

La mise à disposition de ces ouvrages trop souvent négligés permettra de développer le pôle universitaire de Vannes dans les domaines de la recherche historique et linguistique. 

Il existait une filière langue bretonne à Vannes avant la création de l’UBS. Cet Historial de la Bretagne serait de nature à favoriser la création d’une nouvelle filière universitaire en langue bretonne à l’université de Vannes.

La mise en valeur de notre diversité linguistique

L’Historial de la Bretagne mettra en lumière les premiers enregistrements dans nos langues de nos contes et chants.

Il s’attachera à mettre en lumière notre diversité linguistique, avec une place importante consacrée à la langue gallèse dont les Bretons ignorent largement la richesse et son importance dans l’Histoire. L’Historial mettra en valeur le travail remarquable de collecte effectué par les linguistes et les associations comme Dastum , Skol Vreizh et travaillera en étroite collaboration avec eux.

Les enregistrements et documents objets de ce collectage seront offerts au public.

Un lieu de mémoire et d’apprentissage

L’Historial de la Bretagne sera lieu de mémoire de notre tradition populaire , de notre culture et de nos langues, pour nos enfants, qui trop souvent, ignorent tout de leur patrimoine historique, culturel et linguistique. Un partenariat avec l’éducation nationale pourra inciter à ce qu’il soit visité par tous nos enfants.

L’Historial devra être pensé comme un lieu adapté aux enfants, avec une présentation ludique de l’Histoire de la Bretagne, de ses langues et des formes de création et de prononciation contemporaine. Une place majeure devra être consacrée aux enfants et adolescents qui s’expriment, chantent et créent dans nos langues. Il pourra être proposé des jeux de prononciation de phrases simples. L’Historial mettra notamment en lumière ce que recèle la langue de manière singulière de sentir et de se représenter l’univers. Les enregistrements et documents objets de ce collectage seront offerts au public.

Le parcours de vie de nos langues dans l’Histoire, de leur période faste à leur déclin.

L’Historial de la Bretagne explorera les raisons de leur déclin sous l’effet des pratiques publiques et pédagogiques employées dans un univers marqué par une intense pression idéologique hostile à leur usage.  Il mettra en évidence les conséquences sur le plan humain pour les Bretonnes et les Bretons de cette déculturation, entre blessures et espérance d’une vie meilleure.

L’historial s’efforcera d’explorer le non-dit autour de nos langues, lourd de blessures intériorisées. 

L’historial de la Bretagne recueillera les témoignages des Bretons à travers l’Histoire jusqu’à nos jours, afin d’explorer leur ressenti, leurs affects, leurs espérances, leur colère ou leurs craintes au regard des changements concernant leur langue et culture (écrits, vidéo, INA, Komzoù )

La reconquête linguistique

L’Historial de la Bretagne mettra en lumière les efforts consentis dans l’Histoire pour sauvegarder et développer nos langues. Des nombreuses pétitions, jusqu’à la dynamique Diwan et les filières bilingues, montrent que le peuple dispose de ressorts insoupçonnés et emprunte la voie de la résilience.  Une place prépondérante sera consacrée au foisonnement contemporain de la création dans nos langues : chants, théâtre, littérature, création audiovisuelle.

Un lieu de vie dans nos langues

La mémoire est un point d’ancrage pour l’avenir. Cet Historial contiendra un lieu de conférence et de scène ouvert sur la cité, où nos langues vivront dans nos chants, pièces de théâtre, danses et autres spectacles.
L’Historial de la Bretagne devra être conçu comme un lieu de mémoire vivante, ouvert sur la cité.

Une stèle en mémoire des victimes de cette déculturation

Il faut savoir dire les mots si l’on veut réparer les blessures. Une stèle créée par un artiste breton symbolisera, et mettra les mots sur ce non-dit ou ce tabou, que représente la déculturation forcée à laquelle tant de Bretons ont dû prêter leur concours.
Il contribuera de manière forte à la résilience bretonne.

Forme juridique : 

  • Etablissement public de coopération culturelle. 

Comité scientifique :

  • Yannig Baron : Ancien président de Dihun
  • Paolig Combot :  skol Vreizh
  • Jean Jacques Monnier : Historien
  • Philippe Lanos : chercheur au CNRS
  • Yvon Ollivier : Président de Koun Breizh
  • Jean Boidron , enseignant, ex président de Dastum
  • Pascal Lamour : auteur, musicien, collecteur.
  • Jean luc Lacquittant ; auteur conteur en langue gallèse.
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